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---Association des familles des victimes ---du 26 mars 1962 de la RUE D'ISLY à ALGER
24 février 2013

PHOTOS DE LA CEREMONIE 2010

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21 février 2013

CALENDRIER DES CEREMONIES 2013 EN PROVINCE

EN MEMOIRE DES VICTIMES DU MASSACRE

DU 26 MARS 1962, RUE D’ISLY A ALGER,

DU 5 JUILLET 1962 A ORAN

POUR TOUS LES HARKIS ET DISPARUS CIVILS ET MILITAIRES


AIX EN PROVENCE 13

26 Mars à 09 h.00 messe en l’église N.D. de l’ARC - AIX en Pce.


AVIGNON 84

26 Mars : 17h30 dépôt de gerbes, stèle des rapatriés, cimetière saint-veran 84000 Avignon.

contact ANFANOMA: Josette Goillot jogoilliot@hotmail.com


ANGERS 49

28 mars à 18h ANGERS :: Messe célébrée par le Révérend père Le Pivain (chapelle Noël Pinot) à la mémoire des victimes de la fusillade du 26 mars 1962 à Alger, ainsi que de toutes les victimes de cette terrible guerre.

Contact ANFANOMA : anfanoma49@orange.fr


ARLES : 26 mars : dépôt de gerbes, stèle anfanoma, cimetière de trinquetaille. Messe célébrée à la chapelle des Saintes Familles en ARLES

contact : pierre.serrano@sfr.fr


BORDEAUX 33

22 mars à 18 h 30.Messe Église sainte Eulalie de Bordeaux, en face de l’hôpital Saint-André.


BRIVE LA GAILLARDE : 26 mars 17 heures dépôt de gerbes stèle anfanoma, cimetières Estavel et 23 mars 18 heures messe Notre Dame de Lourdes Estavel contact anfanoma 01 45 74 09 91.


CAEN : 26 MARS 9H15, dépôt de gerbes stèle anfanoma cimetière St Gabriel. Contact anfanoma.nationale@wanadoo.fr


CHALON SUR SAONE : 24 Mars : 11 h 30 Dépôt de gerbes à la Stèle Anfanoma Avenue Boucicaut Chalon sur Saône.

contact Claude Peran cperan@neuf.fr


GRASSE 06

17 MARS Messe à 11 Heures Église Notre Dame des Chênes 06130 Grasse Contact Mme Manzano tel : 0493094514 anfanoma06@yahoo.fr

26 MARS à 10 heures : Dépôt de gerbes, stèle de l’anfanoma, cimetière Ste Brigitte, à Grasse contact Mme Manzano. 


GRENOBLE : 23 Mars à 9h3O Messe Eglise St Pierre du Rondeau 38000 Grenoble et à 11h30 Dépôt de gerbes Cimetière des Sablons stèle ANFANOMA.


LYON :21 MARS 16 heures messe au Sanctuaire Saint Bonaventure Place des Cordeliers 69002 LYON par les pères Luc Forestier, recteur du Sanctuaire et Noel Mauro aumôniers de la Joyeuse Union Don Bosco organisé par le FNR -Cercle Algérianiste et Joyeuse Union Don Bosco.


LA GARDE :   26 MARS  cimetière de La Garde à 18 heures, stèle des Rapatriés l’A.R.A.N.O.M  l’Amicale de Rapatriés d’ Afrique du Nord et d’Outre-Mer


MARIGNANE : 11hdépôt de gerbe à la Stèle du Cimetière Saint Laurent Imbert.


MARSEILLE  26 mars à 16 heures messe en la basilique du Sacré Cœur, avenue du Prado - Marseille.


MOUGINS : 26 mars rassemblement à 17H devant la Stèle des Rapatriés au Cimetière du Grand Vallon à Mougins et dépôt de gerbes.


NANTES 24 mars , messe à 9h30, à l’Eglise Saint Pasquier de Nantes et 11 heures dépôt de gerbes, stèle anfanoma cimetière de la Gaudinière Contact anfanoma.nationale@wanadoo.fr

                26 mars 10 heures dépôt de gerbes, stele anfanoma cimetière de la Gaudinière


PARIS : 26 Mars à 14h30 ; Dépôt de gerbes Mémorial National de la guerre d’Algérie, Quai Branly.

             26 mars à 18h30 : Messe Eglise Saint Nicolas du Chardonnet, rue des Bernardins Paris 5eme.

contact isly26mars@wanadoo.fr


PAU : 26 Mars à 17H 30 ; dépôt de gerbes Monument aux Morts du Cimetière de Pau.

contact Marcel.ALONSO@wanadoo.fr


PIERRELATTE : 26 mars à 18H dépôt de gerbes cimetière a la stèle ANFANOMA.

Contact : jean-michel.caponi@laposte.net


TARBES : 22 Mars 18 heures Eglise St Pierre et Paul- quartier d’Urac contact : anfanoma.nationale@wanadoo.fr


TOURS :26 MARS :10H30 dépôt de gerbes, stèle ANFANOMA cimetière La Salle. Contact pothierjules@gmail.com


TOULON  

26 Mars à 11h, dépôt de gerbe à la stèle des Martyrs de l’Algérie Française-Porte d’Italie. A 18H Messe en la Cathédrale de Toulon.


VICHY: 24 MARS 17 heures Messe chapelle des missionnaires.

contact anfanoma 0145740991 anfanoma.nationale@wanadoo.fr


20 février 2013

2013

20 février 2013

CEREMONIES A PARIS

26 mars 2013

En mémoire de membres de leur famille

assassinés le 26 mars 1962,  rue d'Isly à Alger 

Les membres du Conseil d’Administration de

l’Association des Familles des Victimes du 26 mars 1962 et de leurs Alliés 

Vous convient à la cérémonie de recueillement

Mardi  26 mars 2013 à 14h30  

  au Mémorial National de la Guerre d'Algérie

Quai Branly, à Paris (7ème).


A 14H50, heure précise de la fusillade, la sonnerie aux Morts retentira pour les nôtres qui laissèrent leur vie ce jour là. Seront associés à cet hommage, les Disparus, les Harkis, les victimes de massacres, notamment le 5 juillet 1962 à Oran 

Merci de vous munir d'une fleur bleue, blanche ou rouge

Chacun la  déposera  devant la colonne centrale du monument où la liste de nos martyrs identifiés  à ce jour est désormais inscrite. 

Les familles de   /

Renée Ferrandis

(Annie, Monique et Nicole Ferrandis) 

Fernand Gerby

(Pierre etYvon Gerby,  Babeth Vivenot, Gérard Chamel)

 Pauline Hugues-Berthon

(Edmée Lelièvre-Berthon) 

Jeanine Mesquida

(Jakine, Françoise, Nicole Mesquida) 

Domingo Puigserver

(Michel Puigserver) 

Georges van den Broeck

(Guy  et Joël  van den Broeck) 

Joaquin  Santacreu

(J. Santacreu

Elie Zelphati

Marie-Paule Zelphati

Vous espèrent nombreux pour ce rendez-vous de la fidélité

Association des Familles des Victimes du 26 mars 1962 : BP 20 027

95321 SAINT LEU LA FORET CEDEX  TEL 01 61 35 12 74

 


ET MARDI 26 MARS 2013 A 18H 30

MESSE EN L'EGLISE SAINT NICOLAS DU CHARDONNET

(23 rue des Bernardins 75005 PARIS)

(la statue de Notre-Dame d'Afrique y a été accueillie  depuis le 26 mars 1999,

et veille désormais sur la plaque dédiée à nos Morts)

2

 

 

Retour aux commémorations 2013

18 février 2013

2012

En mémoire des victimes tombées lors de la fusillade, rue d'Isly à Alger

Les membres du Conseil d'Administration de l'Association des Familles des Victimes du 26 mars 1962,

  • Guy et Joël Van Den Broeck ( fils de Georges van den Broeck)
  • Pierre Gerby ( neveu de Fernand Gerby)
  • Annie, Monique et Nicole Ferrandis ( soeurs de Renée Ferrandis)
  • Michel Puigserver ( fils de Domingo Puigserver)

 

Vous convient à la cérémonie de recueillement qu'ils organisent comme chaque année au Mémorial National de la guerre d'Algérie Quai Branly, à Paris (7ème).

Nous vous espérons nombreux pour cet hommage

Merci de vous munir d'une fleur bleue, blanche ou rougeque chacun pourra déposer devant la colonne centrale de ce monument où la liste de de nos martyrs identifiés à ce jour, est désormais inscrite.

Retour aux commémorations

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18 février 2013

2011

18 février 2013

2010

Du 26 mars 1962 rue d'Isly à Alger au 26 mars 2010 Quai Branly à Paris

Vendredi 26 mars 2010, la liste nominative des victimes de la fusillade du 26 mars 1962 sera enfin inscrite sur un monument national aux Morts, érigé à Paris Quai Branly. Ainsi, les nôtres nous survivront, ils continueront à exister par delà la mort, et cette liste portera témoignage pour les générations futures.

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 Nous ne manquerons pas d'associer à cette cérémonie, toutes nos autres victimes de massacres ou d'exactions et, parmi elles, notamment celles du 5 juillet à Oran, les Harkis, les Disparus.

Rendez-vous, vendredi 26 mars 2010 à 14h30, devant le Monument du quai Branly. Accès : métro ligne 6: station Bir Hakeim,ou RER C station Champ de Mars-Tour Eiffel.

Munissez-vous si possible d'une fleur bleue, blanche ou rouge.

14H30 Accueil par le choeur Montjoie Saint-Denis 

14H50 Heure précise du déclenchement de la fusillade, la liste du nom de chacune des Victimes commencera à défiler sur la colonne centrale du monument

15H Dépot de gerbes, sonnerie aux Morts; Interventions de quelques membres des familles de victimes

15H20 Chacun d'entre vous sera invité à se recueillir et à déposer une fleur bleue, blanche ou rouge au pied du monument

BOUTONPhotos de la cérémonie


Messe du souvenir à Saint Nicolas du Chardonnet, le 26 mars 2010

EGLISE ST NICOLAS DU CHARDONNET 26 MARS 2010 A 18H 30

En Mémoire des Victimes de la fusillade du 26 mars 1962 et de celles de l'Oranie du 5 juillet 1962, des disparus, des Harkis...

une messe sera célébrée le vendredi 26 mars à 18H30 en l'église Saint-Nicolas du Chardonnet, 23 rue des Bernardins Paris 5ème

(métro ligne 10, station Maubert Mutualité)

Association des familles des Victimes du 26 mars 1962


CEREMONIE DU 26 MARS 2010, QUAI BRANLY A PARIS

devant le Monument aux Morts pour la France en Algérie : Un aboutissement chargé d'émotion

La foule de participants, venus souvent de loin, se massait bien avant 14h, auprès du Mémorial. C'est le moment où le temps s'éclaircissait, le soleil apparaissant entre les nuages, réchauffant l'atmosphère des quais de Seine encore humides.

Le piquet d'honneur, détaché par le Gouverneur des Invalides, prenait place. La quinzaine de porte-drapeaux s'installaient sur la ligne des colonnes composant le monument. Nous relevons ceux de l'Union Nationale des Combattants, des Parachutistes, des Tirailleurs, des Forces de Police auxiliaires, du Cercle National des Combattants... Une importante délégation de l'Union Nationale des Parachutistes (U.N.P.), menée par M R. Lantz, Délégué d'Ile de France, représentant le Général Piquemal, fermait le carré, au côté des Officiels, des Familles de Victimes, des Représentants associatifs* et des Participants. Peu à peu, la foule s'agglutinait, chacun s'efforçant de voir par-dessus l'épaule du voisin.

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14h30, les Autorités prenaient place auprès de Mme Ferrandis, Présidente de l'Association des Familles des Victimes du 26 mars 1962 : M X. Delarue, Directeur de Cabinet, représentant le Ministre des Anciens Combattants, M H. Mékachera, ancien Ministre, M le Colonel représentant le Gouverneur Militaire de Paris, M R. Bachy, Président de la Mission Interministérielles aux Rapatriés, Mme M.C. Nossovitch, Directrice générale adjointe représentant le Directeur Général de l'O.N.A.C., M H. Dalleau, Président de l'Union Nationale des Combattants (U.N.C.), Mme O. Froument, Conseillère Rapatriés au SEDAC, MM A. Vautier, Directeur général de l'ANIFOM, et Y. Ködderitzsch anciens Présidents du Haut Conseil des Rapatriés (H.C.R.). Le Choeur Montjoie Saint-Denis entonnait le chant "Les Camarades".

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14h40, Mme N. Ferrandis prononçait une allocution chargée d'émotion, dont nous citons les principaux extraits : "Oui, les Morts de la rue d'Isly aimaient cette terre d'Algérie, oui, ils aimaient la France, ils ont payé leur vie de ce double attachement. Parmi les premiers à tomber, au lendemain du pseudo cessez-le-feu, il était juste qu'ils soient aujourd'hui les premiers à montrer la voie. Demain, ils seront rejoints par la cohorte des autres victimes, après le 19 mars, abattues, enlevées ou disparues, et aussi bien sûr par celles qui les ont précédées dans la mort dès 1954. Il appartient aux familles, aux amis d'en présenter la demande aux services du Secrétariat d'Etat à la Défense et aux Anciens Combattants. Nous voulons espérer que pourront être identifiés les Harkis qui, rendus à la vie civile, allaient trouver une fin horrible. Nous souhaitons qu'ils soient accueillis sur cette colonne, ainsi que tous ceux qui, n'ayant pu fuir à temps ont été tués au cours des semaines et des mois de chaos qui ont suivi le 2 juillet... Ce lieu de mémoire et de recueillement qui nous a terriblement manqué depuis notre arrivée, nous l'obtenons enfin. L'hommage de la Nation sera rendu chaque année à nos victimes et le défilement de cette liste témoignera de la réalité de cette abominable tragédie du 26 mars 1962, après que nous, témoins, aurons disparu à notre tour. Certes cette reconnaissance n'exonère en rien les responsables de tant de souffrances... Du moins pouvons-nous commencer notre travail de deuil... Cette liste est partielle, nous le savons, mais indiscutable. En effet, dans le contexte du moment, toutes les familles n'ont pas osé déclarer la cause réelle du décès de leur proche. Par réserve ou par pudeur, certains témoins citent des cas, mais se refusent à fournir les indications nécessaires à leur identification. Nous espérons que cet affichage suscitera des témoignages et ainsi pourrons-nous sans doute compléter progressivement cette liste."...

Elle concluait : "Vos noms, chers Disparus, vont quitter l'ombre qui les a enfouis, dissimulés pendant tant d'années, ils vont s'élever un à un vers la lumière. Combien cela aura été difficile mais, Paul Valéry l'a fort bien exprimé, "une difficulté est une lumière. Une difficulté insurmontable est un soleil". Vos noms vont se fondre dans le ciel pour réapparaitre plus tard, à nouveau selon un cycle continu... Ils complèteront ainsi la longue liste des Combattants morts pour la France, donnant à ce Mémorial, au-delà de sa vocation essentielle de lieu de recueillement et d'hommage, le rôle d'un livre d'histoire à ciel ouvert, à la disposition du passant, du touriste curieux de s'instruire..."

Un incident, d'origine peut-être technique, rapidement réglé sous la ferme impulsion de M Delarue, Directeur de Cabinet, retardait de quelques minutes l'affichage sur la colonne. La présence du Chœur Montjoie Saint-Denis permettait un concert improvisé auquel ses choristes talentueux se prêtaient de bonne grâce. Merci amis fidèles !.

Enfin, la colonne était dévoilée par les enfants de Mme N. Ferrandis, Alexandra et Frédéric. Les gerbes officielles étaient déposées simultanément par Mme N. Ferrandis et M X. Delarue, suivies de la sonnerie aux Morts. Puis retentissait la Marseillaise. Le Chant des Africains, lancé par le Chœur, était repris par la foule. Les Membres présents des Familles étaient alors invités à se recueillir devant le Mémorial qui accueille désormais leurs Victimes et à déposer un bouquet individuel portant le nom de chacun des Morts de la rue d'Isly. Elles se rassemblaient autour des quatre volontaires qui, surmontant leur émotion, évoquaient la personnalité de leur proche, arraché à leur famille. Prenaient successivement la parole Mme Edmée Le Liepvre, nièce de Pauline Hugues née Berton, Mme Nicole Mesquida, fille de Anne Janine Mesquida, M Pierre Gerby, neveu de Fernand Gerby et Annie-France Ferrandis, sœur de Renée Ferrandis. Moment d'émotion intense, partagé par les Familles et, aussi, par la foule recueillie, attentive et sensible... Suivait le dépôt de gerbes associatives (Union Nationale des Harkis, Amicale des Forces de Police auxiliaires de Paris, ARAPREM, ANFANOMA), ponctué par "El silencio", cet air poignant superbement interprété au clairon.

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Les Autorités saluaient le Piquet d'honneur, les Porte-drapeaux, puis s'entretenaient avec les Familles encore bouleversées et signaient le livre d'or. Les Participants étaient ensuite invités à se recueillir et à déposer fleurs et bouquets au pied du Monument, pendant que le Choeur Montjoie Saint-Denis entonnait le chant émouvant du "Bouquet d'Ypres".

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Ce dernier geste accompli, une bourrasque balayait le Quai, donnant le signal de la séparation. * Nous avons relevé la présence en nombre de représentants des Associations dites "Harkies" : Pour la CNFM avec, outre M le Ministre H. Mékachera, Mme Z. Bourroughat, MM H. Bouarès, Président de l'AFRONAA, M L. Bellifa (ANFONAA), M. Mebrek (1er Régiment de Tirailleurs Algériens), B. Bourabaa (Trait d'Union), N. Benaïssa, K. Bouneb; pour l'U.N.H. M Kerbadou; pour l'A.F.A.P.P. M Goudjil, accompagné de ses deux vice-présidents ; pour l'UNHAS, M M. Kaffi, pour les SAS, M D. Abolivier... Les associations dites de "Rapatriés" étaient là également : citons la MAFA avec M J.P. Seroin et Mme Ducos-Ader, l'A.R.M.R. avec M J.F. Vallat, les Amis d'Algérianie avec M G. Garcia, le Recours-France avec M Ph. Nouvion, le CLAN avec MM D. Fadda, G. Bonnier, J.P. Spina, F. Paz, Cl. Poli (FNR), M. Lévy (GNPI), le Cercle algérianiste avec MM G. Rosensweig, P. Souville, B. Cini, G. Serrano, l'ARAPREM avec M Cl. Garcia accompagné de G. Giroud, le Cercle culturel des Rapatriés de la Drôme avec Y. Baudier, J.P.N. avec B. Coll, l'Amicale des Pieds-noirs de Mourenx-Béarn avec M P. Gaya ; Les Enfants de l'Algérois avec M Sandra ; l'ANFANOMA enfin était présente en force, avec le Bureau national (Y. Sainsot, président national, J.L Jourdan, Y. Rey, M. Lamouroux, A. Lehr, Me J.P. Chapus,), plusieurs conseillers nationaux dont Mmes A.M Manzano, E. Gomez, P. Lehr ; Mme A. Arbona apportait un concours efficace à l'organisation ; de nombreux Présidents de section, accompagnés de délégations, étaient venus d'Angers (Y. Rey), Caen (R. Soriano), Chalon-sur-Saône (Cl. Péran), Grasse (F. Rémy), Grenoble (Mme Fernandez représentant Me J. Boivin), Marseille (M.J. Mazel-Liminana), Montpellier (A. de la Véga représentant Me J. Martin), Nantes (M G. Jardy représentant L.G. Guiter), Pau (M. Alonso), Pierrelatte (J.M. Caponi), Valence (G. Seror).

Parmi les Personnalités présentes, nous avons noté, M l'Abbé Beauvais, M le Père Argouar'ch, ancien Aumônier parachutiste, Mme A. Tuyeras, Directrice de l'ANIFOM, le Général F. Meyer, M J. Derivière, ancien Président de la Confédération Européenne des Anciens Combattants, M R. Lantz, Délégué U.N.P. Ile de France, M R. Holleindre, Président du C.N.C., M Colombo, Président de la FAFAC, M M G. Denoix de Saint-Marc, Porte-Parole et Directeur général de l'Association Française des Victimes du Terrorisme, accompagné de la Présidente, Mme H. Schomsky, Mme Cl. Dupont-Tingaud, Présidente de Ré-Agir, MM J.J. Jordi et J. Monneret, historiens, M J.P. Lledo, cinéaste et bien d'autres... Nous prions nos amis non cités de bien vouloir excuser l'omission (nous étions fort nombreux et la bourrasque a écourté la signature des livres d'or !).

Une partie des participants se rendaient à l'Arc de Triomphe, où une autre cérémonie était organisée.

Un peu plus tard, dans la soirée, la plupart des participants, rejoints par d'autres fidèles, se retrouvaient en l'église Saint-Nicolas du Chardonnet pour assister à la messe traditionnelle du 26 mars, célébrée par M l'Abbé Beauvais, qui avait tenu à être présent auprès de nous, quelques heures plus tôt, au Quai Branly. En chaire M. L'Abbé s'adressait exceptionnellement à l'assistance pour remercier Mme Ferrandis d'avoir comme à son habitude assuré la préparation de la présente messe malgré son problème de santé. Il insistait aussi sur l'importance et la qualité du résultat qu'elle a obtenu au quai Branly. Le sermon qui suivait, retraçant l'agonie de l'Algérie Française, allait droit au coeur des nombreux fidèles qui emplissaient l'église, et suivaient l'office dans un parfait recueillement, face à la statue de Notre-Dame d'Afrique placée dans le chœur, pour cette occasion solennelle.


TEMOIGNAGES DES FAMILLES DURANT LA CEREMONIE

Témoignage de Pauline Berthon

Pauline Berthon devenue Mme Hugues avait 65 ans le 26 mars 1962. C'était une belle dame aux cheveux blancs et au doux regard bleu clair. Elle a passé son enfance à Djelfa ; en effet, son père, Pierre Berthon, lui-même né à Alger en 1862, ancien élève du Collège Arabo-Français, puis de l'École Vétérinaire de Lyon, avait été nommé par le Gouvernement Général médecin-vétérinaire pour les Territoires du Sud à Djelfa.

Sa mère, Constance Basset, citadine et cultivée, sœur du bâtonnier d'Alger, Paul Basset, se dévouait aux tâches administratives qui rebutaient son mari. Ces parents exemplaires, aux caractères bien trempés, vénérés par les populations de ce grand sud, où ils vécurent 34 ans, eurent 4 garçons et 1 fille : Pauline. Tous parlaient couramment l'arabe dialectal.

Pauline épousa le docteur René Hugues, médecin, amateur d'art, qui mourut jeune, la laissant veuve avec deux fils âgés de 6 et 2 ans.

Elle dut donc reprendre son métier d'institutrice formée à l'école Normale d'Alger ; mais elle se spécialisa dans l'Enseignement Indigène Féminin qu'elle développa à l'école de la Rampe Zaatcha, rassemblant tous documents sur cet artisanat féminin indigène, du tissage de la laine à la broderie la plus fine de Nabeul.

Pour ce remarquable travail de recherche et de formation, elle reçût la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur avant de prendre sa retraite.

Elle était donc seule en 62, son fils ainé, Jean-Rémy, étant en métropole, ingénieur dans l'Aérospatiale, le second, Michel, géologue, se trouvait dans les territoires du Sud.

Nous habitions non loin d'elle, Bd du Télémly et n'avons pas pensé qu'elle pourrait aller à cette manifestation. Mais s'y rendre était sans doute pour elle, exprimer l'idée qu'elle se faisait de la France, proche sûrement de ce qu'écrivait Léo Louis Barbès dans une chronique parue le 20 septembre 60 dans le Journal d'Alger, à propos de son père, mon grand grand-père, Berthon, le médecin vétérinaire : Je cite " Idéal libre et fraternel d'une France traditionnelle qui n'a pas déchu dans ce pays " .

Témoignage de Fernand Gerby

Alger, en ce lundi 26 mars 1962, il est 15 heures, des dizaines de vies s'achèvent.

Dernière journée, d'une si brève existence, pour toi, aussi, mon Oncle Fernand Gerby.

Comme tant d'autres, de ces victimes innocentes, tu as embrassé, une dernière fois, en ce début d'après-midi, cette famille tant chérie, non, pour prendre la direction de tes bureaux de l'Entreprise Nord Africaine de Constructions mais, plutôt, pour partir manifester, sans autre arme que ton drapeau national, ton attachement aux habitants assiégés du quartier de Bab el Oued.

Ce drapeau bleu blanc rouge, déjà, si, souvent défendu par notre famille, tout au long des faits d'armes que la France ait connu.

Ce drapeau bleu blanc rouge qui fut tien entre 1939 et 1945, avec ton régiment de zouaves, de l'Algérie en Tunisie puis avec cette Armée d'Afrique, de la Provence, terre de France, jusqu'en en Allemagne.

Tu me permettras, à ce stade, cher Oncle, d'associer, en ce jour, Paul et Henry, tes plus jeunes frères, qui, dès l'âge de 17 ans, pour l'un, avaient choisi la fierté d'un Papa au désarroi d'une Maman et de leur petite sœur, pour intégrer, eux aussi, des unités combattantes.

Cher Oncle, je détiens un grand nombre des correspondances échangées, avec tes frères, dont mon propre Père, il y a plus de soixante cinq ans, à partir de vos lieux de combats et, à ce titre, je suis autorisé, à dire, à vous tous, ici présents, que Fernand, Paul et Henri, malgré leurs souffrances, leurs blessures et l'éloignement de leurs êtres les plus chers, vouaient à cette Patrie un inconditionnel amour.

Témoignage de Nicole Mesquida

En ce jour de deuil et de recueillement, je ne peux m'empêcher de penser à la rencontre de mes parents en 1945 Mon père, Alfred Mesquida, volontaire dans l'Armée d'Afrique, blessé en Alsace, et ma mère, Anne Janine Gautrieau, née en Charente Maritimes. Après un coup de foudre pour ce héros et grand mutilé de guerre, chevalier de la Légion d'Honneur, Médaillé militaire, cité à l'ordre de l'Armée le 19 avril 1945 par M De Gaulle, elle fera tout son possible pour le rejoindre en Algérie en 1947.

Ce pays, elle le fit sien et le chérit de tout son cœur.

Ce pays où elle a perdu la vie en ce triste 26 Mars 1962 rue d'Isly à Alger et nous a laissé mes soeurs et moi désespérées et orphelines.

 

Témoignage d’Annie-France Garnier

Renée, tu étais une jeune fille de 22 ans pleine de joie et de gaîté née à Bab-el-Oued dans une modeste famille d'ouvriers.

Ta vie à Alger, entourée de l'affection de tes parents, de tes trois soeurs, était simple. Toujours souriante, tu étais douce, chaleureuse. Tu étais celle sur qui on pouvait toujours compter.

Tu aimais ta famille, tes amis, ton pays, ta patrie. Depuis 48 ans, chaque fête nous ramène en Algérie. Je revois les militaires du contingent à notre table. C'est toujours toi qui pensais à les inviter. Tu disais : "ils sont loin de leur famille". Alors Noël, 1er de l'an, Pâques ou toute autre occasion les amenait tout simplement chez nous. Tu n'oubliais jamais de leur offrir ce petit présent qui fait plaisir.

Que tu étais belle, quand sur scène à l'hôpital Maillot, habillée en bleu blanc rouge, tu chantais "la Madelon" afin de réconforter les militaires malades ou blessés.

Que sont-ils devenus ces militaires ? Peut-être que certains d'entre eux figurent sur la colonne bleue. Et les autres pensent-ils parfois à toi ? A ton beau sourire ? A ta générosité ?

Peut-être, lorsqu'ils viendront saluer leurs camarades "morts aux combats" devant ce mémorial, auront-ils une pensée pour toi... Ce serait justice. Dans toutes les villes et villages de France il ya un monument aux morts avec les noms inscrits pour toujours dans le marbre.

Ton nom "Renée Ferrandis" est désormais inscrit sur cette colonne centrale, ce monument aux morts, en compagnie des autres victimes, pour l'éternité.

 

Annie-France, Monique et Nicole Ferrandis

 


Communiqué de Presse

L'Association des Familles des Victimes du 26 mars 1962 et de leurs Alliés dénonce l' agression de la F.N.A.C.A. contre ses Martyrs

Par communiqué de presse, le comité national de la F.N.A.C.A. s' élève contre l' inscription des noms des "victimes civiles du drame de la rue d'Isly le 26 mars 1962 sur la colonne centrale du Mémorial national de la guerre d'Algérie", initiative qu 'elle qualifie de "véritable insulte à l'Armée Française restée loyale à l' égard des Institutions Républicaines dans cette période perturbée par les exactions de l'O.A.S.".

L'Association des Familles des Victimes du 26 mars 1962 et de leurs Alliés rappelle que cette tragédie n'a frappé que des civils qui aspiraient à vivre Français sur une terre française et voulaient témoigner leur solidarité aux habitants affamés du quartier de Bab-el-Oued.

Avec pour seule arme le drapeau tricolore à la main, ils ne menaçaient assurément pas les "Institutions Républicaines" !

Elle s' indigne de voir encore, 48 ans après ce drame, les responsables de cette seule association d' anciens combattants tenter de légitimer ce massacre et poursuivre de leur vindicte ces victimes innocentes.

Cet acharnement lui semble dicté par la fiction d' un cessez-le-feu jamais appliqué dont cette association a fait son étendard et qu'elle entend imposer par tous moyens, jusqu'au mépris des Morts tombés après le 19 mars 1962.

L'Association des Familles des Victimes remercie toutes les autres associations d'Anciens Combattants pour leur compréhension et leur soutien.

A Paris, le 21 janvier 2010, Nicole Ferrandis

 


BOUTON7 JUILLET 2010 : Les sénateurs du PC contre l'hommage aux vicitmes de la fusillade de la rue d'Isly le 26 mars 1962

 


le 15 juillet 2010

LETTRE OUVERTE aux sénateurs du groupe PC

A Madame Nicole BORVO COHEN-SEAT, Sénateur, Présidente du groupe Communiste , Républicain, Citoyen et des Sénateurs du Parti de gauche et à ses 23 Collègues

Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les Sénateurs,

Je ne peux laisser passer sans réagir la proposition de loi « fixant la destination du Mémorial national de la guerre d'Algérie... et relative à la mémoire des victimes de l'O.A.S.», co-signée par les 24 sénateurs constituant votre groupe, que vous avez déposée le 7 juillet dernier.

Le titre même de cette proposition trahit l'amalgame intentionnel et pervers par lequel vous cherchez à revenir sur l'hommage national enfin rendu aux Victimes innocentes tombées au cours d'une guerre tout autant civile que militaire et à interdire tout recueillement à titre privé à la mémoire du seul groupe de combattants de l'ombre objet de votre acharnement.

Chef d'oeuvre d'hypocrisie, concentré de mauvaise foi et de contre-vérités, ce texte, véritable paquet cadeau à l'organisation d'anciens combattants d'Algérie qui vous l'a peut-être inspiré, habille d'une morgue passéiste une volonté d'exclusion insupportable. Il s'efforce de culpabiliser les victimes pour tenter vainement de masquer la réalité d'un assassinat collectif, voire le justifier.

Vous l'ignorez sans doute, à moins que cela ne vous indiffère, mais l'horreur ne s'est pas bornée au massacre. Après que les nôtres aient été abattus, frappés dans le dos et souvent à terre, les familles ont dû attendre le bon vouloir des autorités pour les enterrer. Les cérémonies ont été interdites, les corps amenés au petit matin par camions militaires... Tout cela fut odieux. Sachez qu'aujourd'hui, votre attitude l'est tout autant. Elle traduit votre mépris pour notre souffrance. Sans doute y a-t-il pour vous les bons et les mauvais morts !

Aujourd'hui, ces anciens combattants que vous connaissez, voudraient continuer à enfouir le crime, cacher aussi toutes les victimes qui ont suivi le pseudo cessez-le-feu du 19 mars auquel ils s'accrochent. Pour cela, un seul moyen, les gommer, éloigner ces noms gênants du centre de la capitale pour être certains que personne ne les découvrira... Après avoir escamoté les corps, 48 ans après ils voudraient en faire autant pour les noms. Eh bien, sachez que pour nous l'hommage national, la reconnaissance du drame constitue un acompte sur réparation bien modeste au regard de ce crime odieux. Oui les noms doivent rester et resteront !

L'association des Familles des Victimes du 26 mars 1962 s'opposera par tous les moyens de droit à leur exclusion du Mémorial national ouvert par la loi du 23 février 2005 et enfin réalisé au terme de cinq années de réflexion. Le nom de chacun des Morts qui s'élève désormais sur la colonne centrale témoigne du sacrifice de ces Innocents et ouvre la voie à la cohorte de victimes d'assassinats, d'attentats, d'enlèvements qui les ont précédés ou suivis et dans des conditions atroces...

L'heure est enfin venue de la réconciliation des mémoires... et d'abord des mémoires franco-françaises. Perpétuer les oppositions, les ségrégations ne sert qu'à raviver les braises d'un feu sur le point de s'éteindre. Votre attitude, inhumaine et dictée sans aucun doute par la seule idéologie, réveille hélas bien des douleurs que j'espérais enfouies. J'avoue me faire une autre idée de la sagesse sénatoriale que vous venez de transgresser.

Croyez, Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les Sénateurs, à ma profonde déception... et à notre détermination.

La Présidente Nicole Ferrandis

 

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18 février 2013

2009

Communiqué : cérémonie du 05/12/2009

Depuis plusieurs années, l'association des familles des victimes du 26 mars 1962 demandait qu'un hommage solennel soit officiellement rendu aux victimes de la fusillade du 26 mars 1962 à ALGER et que les noms en soient à jamais immortalisés sur un monument national.

Une première étape a été franchie ce 5 décembre lors de la Journée Nationale d'hommage aux " morts pour la France " pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie.

En effet, un hommage particulier a été rendu aux Algérois tombés le 26 mars 1962 à Alger, comme l'avait annoncé le secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants lors de l'entretien qu'il accordait aux associations de rapatriés, le 30 novembre dernier et dont voici un extrait :

"Le Président de la République s'était engagé à ce que la mémoire des victimes de la rue d'Isly et, plus généralement, des civils français victimes de la guerre d'Algérie soit pleinement reconnue, respectée et honorée.
Nous allons passer aux actes. j'attends aujourd'hui ou demain l'accord du Président de la République pour faire une annonce forte le 5 décembre, lors de la journée nationale consacrée aux victimes militaires et civiles de la guerre d'Algérie.
Vous comprendrez en outre, je pense que je laisse la primeur de cette annonce à Mme Ferrandis"

Ce 5 décembre, nos morts ont été enfin reconnus et honorés. Bientôt la liste nominative des Victimes du 26 mars figurera collectivement sur la colonne centrale du monument. Ce sera la seconde étape de notre long, très long cheminement, semé d'obstacles et d'embuches...
Nous vous donnons d'ores et déjà rendez-vous, le 26 mars 2010 à Paris, quai de Branly...

Nicole Ferrandis

 


Extrait De l'allocution prononcée le Samedi 5 décembre 2009 à Paris

Par le Secrétaire d'Etat Aux Anciens Combattants H. FALCO devant des familles de la fusillade du 26 mars 1962 rue d'Isly

" Nous avons décidé d'inscrire sur la colonne centrale du monument national du quai Branly le nom des civils français, victimes innocentes de la guerre d'Algérie. Les premiers noms seront ceux des femmes et des hommes tués lors de la tragédie de la rue d'Isly. Puis, nous instruirons, avec méthode, au fur et à mesure des demandes, l'inscription des noms de toutes les victimes civiles innocentes de cette guerre.

Ainsi, sur ce monument, la nation rendra hommage à ses soldats, comme aux Français morts rue d'Isly à Alger le 26 mars 1962 et à tous nos compatriotes, victimes civiles de la guerre d'Algérie. Nous le devons aux familles des victimes.

Nous le devons à ces femmes et à ces hommes, morts parce qu.ils n.avaient qu'un seul rêve et un seul espoir : continuer à vivre là où ils étaient nés. "

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18 février 2013

2008

A mettre à jour!!

 

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18 février 2013

2007

Marche du souvenir du 26 mars 2007

Répondant à l'appel de l'Association des Familles des Victimes du 26 mars 1962, qui tenait à marquer solennellement le quarante-cinquième anniversaire de la fusillade, plus de quatre cents personnes étaient rassemblées au coeur de Paris, place du Canada, derrière le Grand Palais, lundi 26 mars 2007 à 14h30.

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   La plupart découvraient à cette occasion les bustes de Jacques Cartier, découvreur du Canada, et de Samuel de Champlain, père de "la nouvelle France". C'était le premier symbole choisi par la Présidente de l'association, Nicole Ferrandis, celui de l'expansion de la France Outre-Mer pour ce parcours chargé d'émotions.

Le cortège se formait, drapeaux en tête et banderole, longeait les quais de Seine jusqu'au Pont Alexandre III où commençait la distribution aux porteurs volontaires des signes de sépulture (croix, étoiles de David et stèles musulmanes) préparés par nos amis de la section de l'ANFANOMA de Caen. Au rythme du tambour, la file des participants s'étalait jusqu'au sommet du Pont, où était prévue une halte pour le lancer de gerbe et de fleurs, deuxième symbole et premier temps fort de la marche. Faute de lieu approprié à Paris, dédié aux victimes de la tragédie de la rue d'Isly, des fleurs bleues, blanches et rouges étaient jetées dans la Seine en formant le voeu que, par la Manche et l'Atlantique, elles puissent gagner les rivages de la Méditerranée... La gerbe était lancée par M ZELPHATI frère de l'une des victimes et par Monique, blessée lors de cette fusillade et soeur de Renée Ferrandis, tuée le 26 mars. Le Choeur Montjoie Saint-Denis entonnait à ce moment là quelques-uns uns des chants de leur répertoire. A 14h50, le roulement du tambour marquait le début de la fusillade.

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 Le cortège s'ébranlait à nouveau, drapeaux et signes de sépulture en tête pour gagner l'esplanade des Invalides, où était prévu le deuxième temps fort de la cérémonie : la reconstitution d'un cimetière de guerre, troisième symbole, où allaient être implantées les croix, étoiles de David et stèles musulmanes, alignées et mêlées étroitement sans aucune distinction comme ont pu l'être les corps rassemblés à la morgue de l'hôpital Mustapha à Alger...

L'enregistrement de la fusillade était alors diffusé par haut parleur, par Annie-France Ferrandis blessée le 26 mars, moment pathétique où résonnait l'appel " Halte au Feu " et la reprise des tirs renouvelée inexorablement pendant de longues minutes. A ce moment, une brève rafale de vent balayait l'esplanade et, comme l'a rapporté notre ami Claude Garcia qui participait à la cérémonie , " couchait quelques dizaines de croix sur la pelouse, comme si au même moment elles avaient été touchées et couchées par les tirs qu'on entendait... Etait-ce un signe ? ". Mme Nicole Ferrandis soulignait que cette cérémonie était dédiée bien entendu aux Morts de la rue d'Isly le 26 MARS 1962 mais qu'elle souhaitait y associer toutes les autres victimes françaises : les disparus, celles du 5 juillet à Oran, celles du terrorisme, les Harkis et leurs familles. La liste des Morts était lue, d'une voix trahissant son émotion, par M Van den Broek, fils de l'une des victimes. Puis suivait, émouvante et lugubre, la sonnerie aux Morts, les drapeaux s'inclinaient vers le sol, face aux stèles dédiées à tous ceux tombés " pour avoir aimé cette terre française d'Algérie, avoir été fidèles au drapeau et avoir cru en la parole donnée ". Derrière, le cimetière d'une blancheur éclatante se détachait sur la façade de l'Hôtel des Invalides.

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          Au cours des instants des instants qui suivaient, nombreux étaient les participants à errer tristement, les larmes aux yeux, parmi les croix et autres signes, pour y lire l'inscription du nom et de l'âge de l'une des victimes de cette terrible fusillade ou pour se recueillir devant l'une des stèles dédiées "à toutes les victimes des massacres du 5 juillet à ORAN", "aux dizaines de milliers de Harkis", "à toutes les victimes du terrorisme", "aux milliers de disparus". ...Quelques uns de nos amis nous quittaient alors ou demeuraient sur place et le cortège repartait, remontant le boulevard Gallieni, jusqu'aux Invalides. Nous décomptions encore plus de trois cents marcheurs. Il contournait l'ensemble monumental pour gagner la place Denys Cochin, où était prévue la troisième et dernière halte, face à la statue du Maréchal Lyautey, ultime symbole retenu. Hubert Lyautey demeure le modèle du colonisateur, homme de guerre héroïque, administrateur avisé, humaniste éclairé et fin diplomate. Respecté encore aujourd'hui du peuple marocain, il a été - nous devons hélas le rappeler - oublié du peuple de France et dédaigné par les autorités politiques de notre propre pays. "Ainsi passe la gloire du Monde"... M Puigserver, également fils de victime, déposait alors une gerbe au pied de la statue et Mme Nicole Ferrandis remerciait chaleureusement tous les participants de leur présence et annonçait la fin de la cérémonie. Il était un peu plus de 16h30.

Un soleil resplendissant et une température printanière étaient au rendez-vous comme le lundi 26 mars 1962. Il n'en était pas de même quarante huit heures auparavant, mais nous avions la chance d'être abrités au sein de l'Eglise Saint-Nicolas du Chardonnet où se déroulait dans les conditions habituelles la messe de requiem à la mémoire de toutes les victimes de l'Algérie française. Un bon millier de fidèles ont suivi avec ferveur cette cérémonie poignante dans un recueillement total. Nous rappelons qu'une plaque dédiée à tous nos morts se trouve abritée dans cette paroisse. La réplique de la statue de Notre Dame d'Afrique veille sur eux.

Seule note désagréable et combien attristante : pas un journaliste présent, pas une camera braquée sur un événement aussi important et dramatique, commémoré avec éclat et dans la dignité. Les médias avaient pourtant été prévenus de longue date et largement informés. L'A.F.P. a répondu à l'appel téléphonique de l'association "nous ne passerons pas le communiqué, cela ne nous intéresse pas". Nous le savons bien hélas : nous n'avons rien de commun avec les tricheurs, les voleurs et les casseurs de la gare du Nord...

A.F.V.

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