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---Association des familles des victimes ---du 26 mars 1962 de la RUE D'ISLY à ALGER

18 février 2013

2002

A mettre à jour!!

 

Retour aux commémorations

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18 février 2013

2001

A mettre à jour!!

 

Retour aux commémorations

17 février 2013

1999

 DVD8

            26 mars 1962, journée tragique, date funeste où l'État Français a fait tirer sur les FRANÇAIS D'ALGÉRIE ! Leur crime ? Vouloir rester Français sur une terre française. C'est pourtant ce que De Gaulle, porté au pouvoir par les Français d'Algérie, avait promis.

            Pour y avoir cru, ce 26 mars, une centaine d'Algérois trouveront la mort, plus de 200 blessés. Ces malheureux ne feront que précéder les milliers de disparus, les Oranais massacrés le 5 juillet 1962 et les 150 000 harkis, soldats de la France, livrés à l'ennemi.

            Depuis ce jour, le 26 mars, des messes sont dites dans toute la France.

            Chaque année à Paris, en l'église Saint-Nicolas du Chardonnet, une messe est célébrée à la Mémoire de nos Martyrs pour laquelle plus de 1400 fidèles sont accueillis par l'Abbé Bouchacourt. En 1999, une plaque commémorative à la Mémoire de nos pauvres morts a été scellée. Placée sous la protection de Notre-Dame d'Afrique, qui a trouvé sa place dans cette Église, elle témoigne ainsi, par-delà la mort, pour ceux qui savent ... et pour ceux à qui on veut tout cacher.

            Ce film-document retrace les grands moments de cette cérémonie, la Fusillade de la rue d'isly et les témoignages de quelques-unes des victimes.

Retour commémorations

17 février 2013

MEMOIRE JEAN BASTIEN-THIRY

 1963 – 2013

 

jbt2013

  Jean BASTIEN-THIRY

50 ans après VIE, ACTION, SOUVENIR

Journée-Colloque le samedi 23 février 2013

Forum de Grenelle : 5, rue de la Croix-Nivert, 75015 PARIS de 9h30 à 18h30

Exposition, Témoignages, Ateliers, Vente-dédicace, Pièce Vérité

Thèmes abordés : vie et personnalité de Jean Bastien-Thiry, contexte historique de l’attentat du Petit-Clamart, le procès, la transmission du souvenir.

 

(Détails sur le site internet : www.bastien-thiry.fr) Entrée : 5€.

Inscription et réservation au Cercle Jean Bastien-Thiry : BP 70, 78170 La Celle St Cloud,

 

Email : basthiry@aol.com

jbt2013-2Retour aux commémorations

17 février 2013

COMMEMORATIONS

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16 février 2013

VIDEOS

vidéos 1

fusillade du 26 mars 1962, rue d'Isly, par FR3 en 2002

Mise en ligne le 30 août 2008  En 2002, les caméras de la télévision se sont penchées sur ce massacre. La fusillade unilatérale durera 12 minutes. Plus de 80 morts, plus de 200 blessés, les témoins parlent...

 

vidéo 2

Les caméras de la télévision en 2002 se sont enfin penchées sur la fusillade de la rue d'Isly à Alger qui fit une centaine de morts et plus de 200 blessés. Un drame comparable s'est déroulé en Irlande en 1972 connu sous le nom de Bloody Sunday. La seule différence est que personne ne parle du lundi sanglant du 26 mars 1962, de ce massacre, commis à Alger, département alors français - Nicole Ferrandis.

 

vidéo 3

Mise en ligne le 12 mars 2008

Hommage aux victimes de la fusillade de la rue d'Isly du lundi 26 mars 1962, à ALGER.
Ne jamais oublier les victimes sacrifiées pour avoir aimer cette terre française en Algérie. Ils étaient fier du drapeau français. Ils en sont morts. Ne les oublions jamais.
Nicole Ferrandis isly26mars@wanadoo.fr
remerciements à Michel Barsky, Hervé Cuesta pour leur aide association des familles des victimes du 26 mars 1962 isly26mars@wanadoo.fr

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15 février 2013

COMMENTAIRES archivés

josiane

je suis née à Alger, jamais ne j'oublierai, merci


bernadette Malinconi

merci de ces precisions c'est la premiere fois que je vois le film j'etais presente devant la poste avec un grand ami Guy Mazard qui a été assassiné sur les escaliers de cette méme poste mon mari et moi méme n'oublierons jamais


labrano

il faut que toutes les associations de rapatriés vous aident, j'ai visité vos deux sites, le travail que vous faites est considérable. Merci de garder notre Mémoire. josiane LABRANO


Bernard

Que la veritee eclate, que justice soit faite et que la France reconnaisse ses erreurs et ses crimes


quarantes

une armé qui tire sur ses ressortissants, depuis la commune c'est un cas unique en France mais qui n'émeut personne. Il faudra bien qu'un jour la vérité éclate face à un silence assoudissant. Bravo pour votre persévérance


gilles

gilles d' alger mulhouse daguerre a ma compatriote annie cazayous epouse fontas j'étais aussi dans la manifestation avec mes grands parents et ma mère.J'allais a l'école de la rue daguerre ,vous avez du connaitre michele salerio !!!! nous habitions 9 rue de mulhouse ; aujourdhui je suis le seul a pouvoir témoigner ,je n'avais cependant que 10ans. je vis désormais à marseille,alger me manque désormais et je compte y aller enmars 2009 ;avec votre permission annie,je mettrai un petit bouquet de fleurs 11 rue daguerre à la mémoire de jacqueline ;ELLE AIMAIT ET PRATIQUAIT LE BASKET COMME MOI, je pense qu'elle devait etre une jeune fille formidable;j ai parlé recemment avec une de ses anciennes copines


gilles

gilles alger mulhouse daguerre suite pour annie cazayous oui anne marie charraut qui était aussi basketteuse; voilà annie , si vous voulez me répondre j'en serai tres heureux amitiees sincère d'un P.N. gilles


guillaume

j'espère que justice sera faite un jour


Patrick (un des neveux de Jacqueline)

Monsieur Gilles, je tenais à vous remercier pour le geste à l'attention de Jacqueline. Malheureusement Annie nous a quitté, bien trop tôt, et n'aura pas pu en prendre connaissance. Soyez assuré que votre attention touchera extrêmement Simone, leur aînée (et donc ma maman). Cette journée du 26 mars 1962, est une cicatrice qui ne se refermera jamais, néanmoins, celle du 26 mars 2010 m'aura permis un certain apaisement intérieur. A ce titre, je ne remercierai jamais assez, Nicole et les membres de l'association, pour le résultat obtenu. 29/03/2010


mesquida

La cérémonie du 26 mars au quai Branly était vraiment très émouvante, et je suis heureuse d'y avoir participé. Désormais, le nom de ma mère figure sur ce mémorial national, ainsi que la date du 26 mars, jour où elle a perdu la vie. Cette reconnaissance tant attendue est enfin arrivée,48 ans après le drame !! Et cela Grâce aux efforts de l'association des familles des victimes du 26 mars, ainsi que ceux de l'Anfanoma, l'une des rares associations PN à avoir apporté son soutien inconditionnel. Désormais, nul ne pourra ignorer cette date en passant près de ce Mémorial National. Avant cette commémoration, j'ai pu lire les débats négatifs concernant l'affichage du nom des victimes. Ceux qui n'ont perdu personne, ce jour là, à défaut de nous soutenir, comme les nôtres ont soutenu ceux de Bab el oued, devraient au moins avoir la décence de respecter notre décision en faveur de cette première reconnaissance !! Françoise Mesquida


Pierre GERBY

26 mars 2010, 48 ans après, émouvante mais, néanmoins, très belle cérémonie en souvenir et en l’honneur de nos morts. Du Quai Branly à St Nicolas du Chardonnet, tout fut parfait ; merci Nicole Ferrandis, sans qui, rien du devoir de mémoire ou de la reconnaissance nationale n’existerait et n’aurait eu lieu. Quant aux éternels donneurs de leçons de tout bord, je leur conseille, tout simplement de manifester autant d’énergie à l’égard de nos seuls et véritables adversaires, qui, depuis 48 ans, continuent à cracher, sur notre communauté et sur nos victimes que ce qu’ils témoignent à l’égard d’une association qui, elle, non seulement n’oublie rien, ne renie rien mais oeuvre dans le seul bon sens de la vérité et de l’affirmation des responsabilités du pouvoir gaulliste de l’époque ; ce, au titre de tous nos malheurs. Dans ce que j’ai dit, devant les colonnes du Quai Branly, en mémoire de mon Oncle Fernand Gerby, j’ai cité François René de Chateaubriand ; pour compléter mes dires, permettez moi, ici, d’écrire : « le péril s'évanouit quand on ose le regarder ».


Edmée LE LIEPVRE, née BERTHON

De retour chez moi, je tiens à remercier Nicole FERRANDIS et à la féliciter pour la réussite de la cérémonie au Mémorial National quai Branly à Paris : même l'incident technique a contribué à éclairer la détermination de tous les responsables de M Xavier DELARUE, directeur de cabinet du Ministre aux Anciens Combattants au Président de l'ANFANOMA, M. Yves SAINSOT. Les jolis bouquets tout prêts au nom des victimes, les fleurs gracieusement distribuées , les beaux chants du choeur Montjoie Saint Denis auxquels se sont associés les fidèles présents dans le chant des Africains,tout a été réussi et nous a rendus heureux dans cet hommage enfin paisiblement rendu aux victimes pacifiques de ce 26 Mars 1962. Que leur souvenir ne nous quitte pas!


Arlette

Je garde de cette année 2010 le souvenir d’une émouvante cérémonie en hommage à nos morts de la rue d’Isly. C’est la gorge nouée que j’ai vu défiler leurs noms, les années n’apaisent pas la douleur. Je suis de Bab el Oued où j’ai vécu le bouclage, je n’oublierai jamais le courage de toutes ces victimes qui sont tombées pour nous venir en aide. C’est par la radio que nous avons appris qu’une fusillade venait d’éclater à la rue d’Isly, sans avoir plus d’explications. Difficile d’effacer de ma mémoire le cri de désespoir d’un homme qui criait : « halte au feu, halte au feu, mon lieutenant un peu d’énergie ». Qu’avions-nous fait pour mériter ce drame ?


FAGES Guy

Je suis algérois , j' avais 18 ans, jamais je n' oublierai cette horreur.


gilles

cher patrick , je tiens à vous assurer de toute mon amitié ainsi qu'à simone , votre maman et soeur de mon amie Jacqueline ;Soyez sur que tous les anciens amis de Jacqueline ne l'on pas oublié,Nanou Sempere du cours rousselot , Anne marie Charraut de L 'Algeria sport jean claude parez dont la maman était la directrice dla 20th century fox d'Alger ou travaillait Jacqueline et , moi meme de la rue daguerre !!!nous savons q'elle repose au cimetière de Tarbes, et un jour viendra ou nous inrons tous lui rendre l'hommage qu 'elle mérite !!!! j adorais Jacqueline, je ne peux pas parler d'Alger sans parler d'elle ,je connais déjà Stéphanie , la fille d'ANNIE qui est admirable et que j'estime beaucoup !!! pied noir d'un jour , pied noir toujours tout mon soutien et mes pensés les plus affectueuses surtout à Simone , Gilles


rambaud

"je viens d'un pays qui n'existe plus et j'en suis fier" ce 26 mars en début d'aprés midi notre mére nous eméne à la manif de soutien envers bab el oued bouclé et assiégié par les gendarmes et troupes féodée à degaulle. je n'ai que 14 ans, depuis l'âge de 10 ans j'ai été présent dans toutes les manifs et événements se déroulants à alger: le 13 mai, les barricades, le poutch, ma mére passionara de l'agérie française nopus fait vivre tous ces instants importants pour notre pays. c'est la trouille au ventre malgre tout que je me retrouve dans les premiers rangs de la manif sur la place devant la grande poste. devant nous un cordon de soldats français, enfin ce sont tous des musulmans , je me souviens de leur s regards plein de haine envers nous, des cris fusent "ce sont des troupes de l'aln" les pompiers sont au premier rang, la foule pousse, et grossit, le cordon s'étire, et va craquer. nous en profitons pour passer, et entrer dans la rue d'isly, combien sommes nous exactement je ne m'en souviens pas.....alors nous allons marcher en direction de bab el oued, en avancant dans la rue d'isly pratiquement au milieu de celle çi, nous entendons des coups de feu, des rafales de mitraillette, la panique circule, pou nous rassurer des hommes disent" ce n'est rien c'est le bruit des hélicos qui nous survolent"............hésitation doute, nous présentons qu'il se passe un drame sur la place que nous avons quitté il y a peu être un quart d'heure. des grenades lacrymogenes sont lancées dans notre direction , des hélicos, un autre barrage de crs .....alors nous nous dispersons chacun essaie de quitter la rue d'isly, de retourner vers la poste. notre tante habite pas loin un immeuble possédant deux entrée celle d'en bas aboutit dans une petite rue débouchant sur la rue d'isly et celle du haut sur une place sous le momument aux morts, sous le gg, nous allons sortir par là du piege à rats, et de là rentrer rapidement chez nous, nous habitions rue auber, vers le marché clauzel. nous allons alors apprendre la vérité, la tuerie, l'exploit de la france de degaulle. le lendemain aprés midi, avec des fleurs nous allons nous receuillir sur la place de la grande poste, devant les flaques de sang ou s'entassent les bouquets, dans les halls d'immeubles ou les gens s'étaient réfugiés et ou ils ont été exécutés à bout portant, pour preuve les trainées de sang qui jonchent les murs et le sol, nous déposserons nos fleurs resteront un long moment avec la foule présente pour rendre hommage aux victimes, victimes de la trahison française et dont les faits sont marqués dans ma mémoire à tout jamais et que je ne pardonnerai jamais, honte à vous français pour nos martyrs et la perte de notre beau pays.


Patrick

2011, la cérémonie et la messe furent des moments émouvants inévitablement.

 


J'étais dans la manifestation pacifique le lundi 26 mars 1962 ; j’étais l'ami de Jacqueline Cazayous qui a été lâchement assassinée alors qu'elle tentait de se mettre à l'abri . ce sont les soldats musulmans qui ont tiré , mais les français ont donné l'ordre ;je me souviens de rafales de Fm , de 12-7 , les cris horribles des gens , les femmes se jetaient sous les voitures ou passaient à travers les vitrines des magasins !!! ils tiraient sur les gens à terre et souvent les poursuivaient jusque dans les immeubles. LE DRAPEAU FRANÇAIS BAIGNAIT DANS LE SANG , IL Y EN AVAIT PARTOUT . LA France A COMMIS UN CRIME D'ÉTAT IMPARDONNABLE!! La paix soit sur nos martyrs, qu’ils reposent en paix sur cette terre algérienne qu'ils aimaient tant !!!

 Pierre Yves Gilles

 


J'avais 11 ans lorsque j'ai pris le bateau pour la première fois. Je quittais pour la première fois Alger, ma terre. Je ne savais pas que je n'y reviendrais plus. Je n'ai jamais oublié l'exode, l'accueil, nos morts. Plus de 40 ans après je me souviens des perquisitions odieuses par la gendarmerie mobile dont nous faisions l'objet. Et le 26 mars, j'étais trop jeune, mes parents ne m'avaient pas amené, mais j'ai entendu de ma terrasse la fusillade. Les jours qui ont suivie j'ai su toute l'horreur de ce crime. J'ai beaucoup de tristesse en pensant à toutes les personnes qui ont été touchées par ce crime, à ceux qui sont tombés, à leurs familles. Non, je n'ai pas oublié !

 Jean Epinal, France

 


J'avais 13 ans en 1962 lors de notre départ d'Oran. Mes parents décédés, mes frères ainés aussi, j'avais enfoui tout cela très loin. Mais non il ne faut pas oublier. Continuez à entretenir le souvenir de ceux qui ont payé de leur vie pour que nous nous puissions continuer la nôtre. Merci.je reviendrai souvent les retrouver ici.

 Yvonne Toulon, France

 


J'avais quinze ans. Je me souviens parfaitement de tout de tous et de tous les détails. C'est une plaie qui n'en finit pas de s'ouvrir. Entre temps j'ai eu deux fils le premier s'appelle Michel. Il a vingt ans cette année. Tout à fait d'accord avec vous, sur tout. Je n'oublierai jamais les balles françaises fauchant les français. Le silence de la France salit leur mémoire, aussi ils faut s'exprimer. Dire, sans cesse, sans haine, mais dire la Vérité, l'horreur.

 Torres Eguilles, France

 


Je n'étais pas née à l'époque de la guerre d'algérie.je suis un ancien des troupes de marines, et mon père un ancien combattant d’Algérie .je voulais juste vous affirmer mon soutien à vous, parent de victimes civil et militaire qui ont combattu. Continuez à vous battre pour que le souvenir reste.

Thierry Aix en Provence, France

 


Merci pour votre site .j'avais 9 mois quand je suis rentre d’Oran le environ 4 ou 5 juin, avec mes deux frères mon père et ma grand-mère car ma mère est décédé le jour de notre départ sur sa terrasse (et c'est un prêtre qui nous aurai ordonné et aidé à partir d’Oran en passant par les montagnes maintenant je tiens cette information que depuis quinze jours car mon père ne parle de rien et jusqu'alors je ne savais pas de quoi elle était décédée. Elle s'appelait RENÉE VEBER BREIG 3 enfants des garçons ET Habitait rue de L'ADMINISTRATEUR Bernard à Oran merci pour vos témoignages.

Brieg Lyon, France

 


J’avais 10 ans et j'entends encore les bruits de la fusillade (habitant rue Michelet) et surtout les paroles hurlées "arrêtez de tirer ...arrêtez de tirer....) cela une enfant de 10 ans ne l'oublie jamais ... et à 50 ans je les entends encore .Peut-on, ou doit-on effacer ces souvenirs... impossible!!! Je crois au contraire que pour ceux qui sont morts ce jour-là et les autres nous devons garder ce souvenir bien vivace malgré la douleur

Brigitte Pau, France

 


Après une enfance des plus heureuse je me souviens des dernières années de cette guerre injuste et incompréhensible encore aujourd'hui pour beaucoup d'entre nous. Le bruit des explosions la nuit qui nous obligeait à ramper pour nous mettre à l'abri avec nos parents sans savoir si cela allait s'arrêter et le plus terrible des souvenirs c'est cette fuite vers la Métropole en Juin 1962 d'Oran, où personne ne nous attendait, en laissant notre Père et notre grand-père sur le quai. C'est vrai il faut le dire sans haine mais encore à ce jour nous subissons nous qui sommes Français à part entière l'incompréhension de la plupart des métropolitains ignorant l'histoire de l'Algérie Française.

TORRES Michèle Nantes, France


Je fais partie des rescapés de ce massacre et si je suis en vie à ce jour c'est grâce à un couple d'amies de mes parents dont la dame s'est interposée entre les tueurs et moi. Bien sur elle est décédée voilà je suis trop ému pour continuer j'ai eu la chance dernièrement de retrouver les filles a plus Michel.

RUIS Michel ARZON, France


Bravo pour ce site si émouvant, merci de maintenir ainsi les vérités qui dérangent. J'avais 14 1/2 en 1962, je n'ai rien oublié et je fulmine contre toute cette injustice. Bientôt les derniers d'entre nous ne seront plus là et c'est bien là-dessus que comptent les gouvernants de tous bords. Honte à eux...Mais la France est en état de péché mortel ...

Éliane PUIG SAMOREAU, France


né a Alger le 07/12/1957 et ayant beaucoup entendu mes parents je trouve votre site très bien et il ne faut jamais oublier ces morts pour une Algérie comme ils en rêvaient (FRANÇAISE)

kayser Bernard Altkirch, France


le 26 mars 1962 , je n'avais pas encore 16 ans , je me trouvais dans la foule avec deux camarades de mon âge ,nous avions dépassé la grande poste lorsque les premiers coups de feux ont éclaté. Nous nous sommes réfugier dans la cage d'un immeuble qui avait une sortie transversale et nous nous sommes retrouvés quelque rue plus bas dont j'ai oublié le nom. Nous sommes arrivés rue Sadi Carnot et après un grand détour par le port, traverser la voie du chemin de fer emprunter l'escalier du pont, passer devant les bains douches, nous avons rejoint nos domiciles au grand soulagement de nos parents. D’après un ami infirmier qui travaillait à l'hôpital Mustapha il y aurait eu plus de 300 morts. Je me souviens des ambulances faisant rugir leur sirène. Non, je n'ai pas oublié cette tragédie qui a était comme tant autre occulté par l'histoire et surtout en minorant le nombre des victimes. La page est tournée, mais il faut que la vérité soit dite sur toute cette période.

Paulin Vitry, France


J'avais 12 ans quand j'ai quitté ALGER, mes parents sont dcd et de plus en plus j'ai besoin de me ressourcer par les souvenirs. Une partie de la famille de mon père faisait partie des victimes d’EL HALIA. Je sais que un de ses jeunes cousins à été rescapé en se cachant sous un sommier mais malheureusement je ne me rappelle pas de son nom. Mon grand souhait serait qu'il se reconnaisse... C'est formidable ce que vous pouvez nous faire éprouver par l'accès a ces sites du souvenir. Amitiés

Danièle SCAFARTO Avignon, France


Je viens de découvrir votre site qui m'a donnée la chair de poule; je suis née le 10/12/53 à Bâb el oued, et je me souviens des énormités qui se sont passées et que les métropolitains ne comprennent et ne veulent pas comprendre ce que nous avons enduré. Nous sommes partis en 1962(juin) et mes parents pensaient retourner à Alger, mais ce ne fut pas possible. Je vous remercie pour votre site qui remet ce qui s'est vraiment passé, et pour continuer la mémoire de ces pauvres personnes disparues pour l'ALGÉRIE FRANÇAISE. Merci.

 

MARTINE gilabert Perpignan, France


Né en 1957 à rio Salado département d'Oran je cherche des personnes qui y auraient habités et des photos merci

Garcia Jean Pierre Toulon, France


Bonjour,
Le papa d'une de mes amies qui se nommait Aimable FAURE a été assassiné le 28 juin 1962 à Boufarik. Je rechercher des précisions sur cet évènement car sa famille a dû quitter l'Algérie dès le lendemain et elle aimerait beaucoup savoir ce qui s’est passé. Si vous pouvez nous aider j'en serais très heureuse pour elle. Merci d'avance. France


Que de tristes souvenirs nous nous trouvions dans Bâb el oued pendant le siège.

Garcia jacqueline Six fours les plages, France


Je réitère ce que j'ai écrit à une autre adresse. La journée du 26 mars 1962 est une cicatrice qui ne se refermera jamais, néanmoins celle du 26 mars 2010 m'aura permis un certain apaisement intérieur. A ce titre, je ne remercierai jamais assez Nicole Ferrandis et les membres de l'association pour le résultat obtenu.

Patrick (un des neveux de Jacqueline Cazayous), le 29/03/2010, France


De retour chez moi, je tiens à remercier Nicole FERRANDIS et à la féliciter pour la réussite de la cérémonie au Mémorial National quai Branly à Paris : même l'incident technique a contribué à éclairer la détermination de tous les responsables de M Xavier DELARUE, directeur de cabinet du Ministre aux Anciens Combattants au Président de l'ANFANOMA, M. Yves SAINSOT. Les jolis bouquets tout prêts au nom des victimes, les fleurs gracieusement distribuées, les beaux chants du chœur Montjoie Saint Denis auxquels se sont associés les fidèles présents dans le chant des Africains, tout a été réussi et nous a rendus heureux dans cet hommage enfin paisiblement rendu aux victimes pacifiques de ce 26 Mars 1962. Que leur souvenir ne nous quitte pas!

Edmée LE LIEPVRE, née BERTHON, France


Bonjour Je voudrai rendre un hommage particulier à Renée FERRANDIS assassinée le 26 mars 1962. Ce jour là ma famille et moi même écoutions le déroulement de la manif au transistor, car nous habitions B.E.O et nous ne pouvions sortir de chez nous en plein jour à cause du couvre-feu en vigueur. Renée était mon amie de travail , elle avait 23ans j'en avais 20.Et nous travaillions au central télégraphique d'alger à la Grande Poste. Tout le monde l'aimait bien dans le service, elle était estimée de tous . Nous étions jeunes et nous formions une bonne bande de copains insouciants mais responsables et pas insensibles aux événements. Elle a été à cette manif en toute confiance avec des milliers d'algérois pour se diriger vers BEO et faire fléchir les autorités sur les traitements inhumains que nous subissions. Entre autre j'ai du faire éboueur pour échapper à la rafle des gardes mobiles qui emmenaient tous les jeunes. Elle est morte pour une cause légitime, celle d'être française sur terre française. Et depuis chaque fois que je parle de l'algérie j'ai la larme à l'oeil et je pense au beau sourire que tu avais Renée. Je rends également hommage aux victimes du 26.03.1962 et à tous les morts pour l'Algérie Française, qu'ils reposent en paix.; Que c'est dur pour moi de parler de tout cela il y a tellement de souvenirs qui refont surface. J'ai connu votre site il n'y a pas si longtemps et je vous adresse mes félicitations.

Dédé surnommé Pépète à la Gde Poste, France

 

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15 février 2013

REVUE DE PRESSE

LA FUSILLADE DE LA RUE D'ISLY COMMENTEE PAR LA PRESSE ETRANGERE

Nous n'avons pas voulu ajouter nos commentaires aux extraits de la presse étrangère préférant ainsi que chacun fasse sa propre analyse.


Daily Express

35 morts : les journalistes assistent à la boucherie dans la rue - 15 minutes de massacre ! Des soldats fauchent la foule française.

"Des soldats de l'armée française aujourd'hui ouvrirent le feu à l'arme automatique sur 5000 européens et européennes qui marchaient dans Alger en brandissant des drapeaux tricolores et en chantant la Marseillaise

Beaucoup de ces gens s'écroulèrent les jambes brisées par les balles. Les femmes en criant se précipitaient sous les voiture en stationnement ou passaient au travers des vitrines de magasins pour fuir le tir fauchant. Une jeune fille tombe, le bras presque arraché et ses sandales glissent dans le caniveau.

Dans l'entrée d'un magasin sont recroquevillés deux hommes tenant un drapeau français. Cela ne les sauva point. Un soldat les tua à bout portant.

Durant 15 minutes les troupes maintinrent le feu. Elles tuèrent 35 personnes et beaucoup des 130 blessés mourront avant demain. Nous étions protégés des balles par le mur humain de la foule qui nous entourait.

Quelques instants avant que le carnage ne débute, les Européens riaient et serraient les mains des soldats casqués qui allaient les faucher. Ces soldats étaient des musulmans algériens appelés à servir dans l'armée française dans des unités mixtes, à côté de militaires français du contingent...

... L'O.A.S. avait distribué des tracts... La foule animée, drapeaux au vent, et chantant se dirigea vers la droite, jusqu'à la ligne de militaires. Un autre défilé venait par derrière, d'une autre rue perpendiculaire.

Durant quelques temps les soldats hésitèrent, alors un officier cria : "Fermez les rangs". Soudain il y eut un second ordre, un témoin visuel dit qu'il fut donné par un officier français. Il y eut un coup de feu bref suivi de deux autres coups. Alors ce fut le crépitement des mitrailleuses, les soldats affolés, croyant qu'ils étaient débordés tiraient devant eux. Tapage infernal.

Dans une rue qui n'offrait aucun abri, hommes et femmes fuyaient en criant. Les balles les frappaient dans le dos. Certains essayèrent de tourner au coin de la rue mais d'autres mitraillettes les attendaient alors.

Depuis deux autres rues transversales, les troupes ouvrirent aussi le feu alors que la foule se précipitait à travers les devantures des magasins et les entrées de maisons : aucun endroit où fuir. Mais quelques fois, ils couraient droit sur les fusils des soldats.

Les officiers hurlaient le cessez-le-feu mais leurs hommes ne les écoutaient pas et le tir continuait.

Quand il stoppa finalement, une jeune fille tenant un drapeau tricolore teinté de sang en recouvrit deux hommes tués dans l'entrée d'un magasin. Elle pleurait et dit : "Maintenant nous en avons réellement fini avec la France". Comme pour souligner ces mots, un prêtre portant un brassard de la croix rouge, allait seul et hagard, se baissant tous les cinq pas pour réconforter les mourants.

Des civils se penchèrent aux fenêtres en agitant des mouchoirs blancs vers les soldats nerveux..."

 


The Times

Les troupes tirent sur la foule à Alger - 50 tués et 150 blessés parmi les manifestants

L'intervention de l'armée en Algérie contre l'O.A.S. (Organisation de l'Armée Secrète) a subi un désastreux échec aujourd'hui, quand une compagnie nerveuse et harassée composée principalement de troupes indigènes d'un régiment de tirailleurs algériens a ouvert le feu, en plein coeur d'Alger, sur un cortège de civils européens, en tuant au moins 50, dont de nombreuses femmes et enfants, et en blessant quelques 150 autres.

A la fois l'O.A.S. - pour avoir appelé à manifester - et les autorités françaises - pour avoir placé une patrouille à prédominance indigène sur le chemin de la manifestation que d'autres troupes avaient déjà laissée passer sans intervenir - doivent porter également la responsabilité de cet événement, avec comme résultat possible une guerre civile généralisée. Déjà, dans la soirée, en moins d'une heure, 11 musulmans ont été abattus dans des attaques de terroristes européens.

On ne peut établir exactement comment la fusillade a commencé, même chez ceux qui ont échappé dans la panique générale. Cependant l'action peut être retracée comme suit : une manifestation européenne, déclenchée par l'O.A.S. pour protester contre le siège de Bab-El-Oued par l'armée avait été formellement interdite et le préfet de police avait lancé l'avertissement que "dans son caractère insurrectionnel évident", elle serait dispersée.

Lâcher de gaz lacrymogènes - Néanmoins peu après deux heures de I'après midi plusieurs milliers de personnes avaient déjà descendu l'élégante rue Michelet et la rue d'Isly en chantant la Marseillaise. Ils avaient passé plusieurs barrages de troupes et ils arrivèrent face à un barrage de police sur le square Bresson. Trois hélicoptères lâchèrent des grenades lacrymogènes et la tête du cortège s'égailla et se replia.

Environ un mille (1 609 m) derrière, un groupe de retardataires d'environ mille personnes arrivait à la grande poste, où deux lignes d'indigènes et d'Européens, militaires de carrière et du contingent, étaient placées, en travers de la rue, pour barrer le chemin. Les musulmans fortement armés étaient nerveux alors que les civils européens les bousculaient en débordant leurs lignes. Soudain on entendit des coups de feu apparemment tirés par des civils depuis des balcons.

Les militaires, les uns sur le côté de la rue, les autres au milieu, ouvrirent le feu à bout portant, avec une mitrailleuse, à la mitraillette et au fusil automatique. II semble que certains ont tiré en l'air car des câbles de trolleybus ont été sectionnés, mais les musulmans ont tiré dans la foule...

"Naturellement, les Européens sont indignés par la fusillade et il semble tout à fait impossible désormais de les persuader de toute garantie à Alger sous la police de troupes musulmanes. Les autorités insistent sur le fait que des tireur isolés de l'O.A.S. ont ouvert le feu les premiers aujourd'hui, une fois même sur un hélicoptère de patrouille et déclarent qu'un policier a été tué et quatre soldats blessés, dont trois d'entre eux gravement, sur le site de la fusillade, rue d'Isly. Quoiqu'on ait entendu ici beaucoup de tirs isolés, il n'y a eu aucun signe de perte chez les militaires immédiatement après. Ce qu'il y a d'effrayant c'est l'erreur de jugement d'avoir placé des troupes musulmanes en un tel endroit, alors qu'elles étaient restées sans dormir pendant peut être deux nuits...

 


New-York Times

50 civils tués à Alger alors que la troupe tire sur la foule"- Jouhaud est arrêté à Oran - La manifestation est arrêtée - Les Européens en marche pour casser le cordon autour de la citadelle droitière (Henri Tanner, envoyé spécial du New-York Times)

Au moins cinquante civils français ont été tués et environ 150 blessés dans le centre d'Alger, alors que les militaires français se heurtaient aux manifestants européens. Les docteurs du principal hôpital de la ville déclarent qu'environ quarante parmi les blessés succomberont probablement. Ils disent que les victimes comportent de nombreuses femmes et plusieurs enfants. C'est une des journées les plus sanglantes qu'Alger ait vues en sept ans de guerre et sept jours de cessez le feu...

"Les premiers coups de feu claquèrent peu de temps après que les meneurs de la manifestation portant des drapeaux français et chantant la Marseillaise aient forcé une simple ligne d'appelés du contingent, à l'entrée de la rue d'Isly, une artère principale.

" On pouvait voir les soldats tirer dans la foule à bout portant, au fusil automatique et à la mitraillette. Des mitrailleuses qui avaient été placées sur les trottoirs ouvrirent également le feu. Plus tard, des médecins déclarèrent que beaucoup des victimes avaient été frappées dans le dos.

Plusieurs soldats ont vidé entièrement le chargeur de leur fusil. Sur toute la largeur de la rue, les manifestants que l'on avait vu debout ou marchant côte à côte, tombaient à terre en griffant l'air ou en se raccrochant les uns aux autres. Quand la fusillade cessa, la rue était jonchée de corps, de femmes ainsi que d'hommes, blessés ou mourants. La chaussée noire paraissait gris pâle, comme décolorée par le feu. Des drapeaux français froissés nageaient dans des mares de sang. Des débris de verre et des douilles vides étaient répandus partout.

 


Daily Telegraph

Personne ne semble savoir qui a tiré le premier coup de feu. Le seul fait certain est qu'il n'est pas venu des manifestants

Avant que les troupes ouvrent le feu, quelques trois mille manifestants avaient passé devant elles sans résistance le long de la rue d'Isly en direction de Bab-El-Oued. Puis un officier donna un ordre aux troupes et s'adressa au premier rang de la foule qui avançait. Les manifestants qui l'entendirent crièrent des protestations mais s'arrêtèrent. Alors quelques-uns reprirent leur marche. Les soldats, une vingtaine appartenant à un régiment d'infanterie mixte franco musulman, se rapprochèrent, épaule contre épaule, en travers de la rue. Comme la foule avançait encore, ils ouvrirent le feu.

14 février 2013

TEMOIGNAGES DE MILITAIRES

A. Alcaras et L Manduca

anciens policiers à la circulation

"Le matin du 26 mars 1962 nous assurions le service de la circulation. Nous avons reçu l'ordre, ainsi que plusieurs de nos collègues, de quitter notre service, d'aller déjeuner rapidement, et de nous présenter à 12 h 30 au plateau des Glières. Nous y sommes arrivés à quatre dans la 4 CV Renault de l'un d'entre nous. Nous avons laissé la voiture sous l'horloge de la Poste. Habituellement, dans la rue d'Isly, le stationnement était autorisé entre 12 h 30 et 13 h 30. On nous et confié la mission d'interdire tout stationnement afin de laisser la rue complètement dégagée. La circulation a été coupée un peu plus loin. Si nous avions su ce qui allait se passer nous n'aurions pas empêché les automobilistes de garer leurs voitures. Celles-ci auraient au moins fourni un abri à certaines personnes qui n'en ont trouvé aucun. Le nombre des morts et des blessés en aurait été diminué.

Les tirailleurs sont arrivés après nous.

La foule s'est rassemblée peu à peu et le cortège s'est ébranlé. Les militaires ont laissé passer. Nos deux collègues étaient restés à l'entrée de la rue d'Isly et nous étions sur la place Bugeaud. Le défilé est passé devant nous. Il couvrait toute la largeur de la rue d'Isly, les premiers rangs avaient déjà dépassé les Galeries de France. Les gens étaient calmes et nous sommes sûrs qu'ils n'étaient pas armés.

La fusillade s'est déclenchée. Deux de nos collègues se sont réfugiés dans un immeuble de la rue Chanzy avec un groupe de personnes qui ont couru dans les étages. Eux sont restés derrière la porte refermée. Des tirailleurs ont essayé d'enfoncer cette porte, ils ont enfin réussi à l'ouvrir et sont entrés très menaçants. Voyant les uniformes de police ils se sont arrêtés net.

Nous, nous étions toujours sur la place Bugeaud.

La rue d'Isly présente une longue ligne droite et les fusils mitrailleurs portent à deux ou trois kilomètres... les balles arrivaient jusqu’à nous, on les entendait siffler. Les F.M. placés à l'entrée de la rue d'Isly, des deux côtés, tiraient dans le dos des gens. Tous se sont pressés contre les magasins, mais les balles ricochaient contre le marbre des façades, brisaient les vitrines, et les glaces tombaient en faisant guillotine. Il y a eu une accalmie. Certains se sont relevés, ont voulu porter secours aux blessés ou s’enfuir et le feu a repris. Les ambulances sont arrivées, cela a fini par s'arrêter.

Nous nous sommes dirigés vers la Poste. Partout le sang. formait un ruisseau rouge. Au milieu de la rue d'Isly, au carrefour Pasteur, nous avons trouvé le Docteur Massonnat. Il était légèrement de biais, la tête tournée vers la Poste. Il portait une veste en daim marron foncé. Sa trousse médicale était près de lui., il tenait un garrot en caoutchouc dans la main. Très près de lui il y avait un vieux monsieur, avec sa boite crânienne complètement ouverte et la cervelle, à un mètre environ, déposée sur le macadam... horrible. Nous avons commencé à charger les cadavres, trois GMC ont été remplis. Un médecin vérifiait rapidement et on les empilait... environ 40 par camion. Les ambulances emportaient les blessés. A notre avis le nombre des tués dépasse largement les 80 qui ont été publiés.

Nous avons retrouvé la voiture de notre collègue sous l'horloge. La carrosserie portait trois ou quatre points d'impact. A l'intérieur, les coussins étaient littéralement hachés, on y voyait une multitude de petits trous et nous avons pensé que seules des balles explosives pouvaient occasionner de tels dégâts. Derrière la voiture se trouvait le corps d'un vieil homme. Il aurait dû y être à l'abri. On voit mal comment il aurait pu être tué là si on ne l'avait pas poursuivi!

Nous devions ensuite rejoindre le commissariat central. Sur le boulevard Carnot, le capitaine commandant un barrage prétendait nous empêcher de passer. Il a fallu que nous menacions de faire un rapport pour qu'il finisse par se laisser convaincre, après avoir fait vérifier soigneusement nos identités et nos cartes professionnelles.

Les Algérois ont déposé des fleurs sur les lieux du massacre. Les policiers ont reçu l'ordre de les enlever. Nous avons tous répondu : Ah non! Nous n'enlèverons pas les fleurs. Nous ne pouvons pas faire ça!" On nous a menacé en affirmant que c'était une désobéissance mais nous n'avons pas cédé".


COLONEL (ER) BOSVIEL

 

"Le massacre qui fit plus de cinquante morts et plus de cent cinquante blessés dépasse en horreur tout ce qu'on peut imaginer. Il présente des aspects extrêmement troublants en ce qui concerne le comportement du service d'ordre mis en place.

Annoncé par des tracts apposés en ville, le rassemblement devait se faire pour 15 heures au Plateau des Glières. La manifestation avait été interdite par le Préfet de Police.

A 13 heures, le service d'ordre (des tirailleurs pour toutes les voies d'accès menant au Plateau de Glières, sauf des C.R.S. à hauteur du boulevard Laferrière et avenue Pasteur) était en place.

On pouvait penser qu'il s'emploierait à éviter le rassemblement de la foule puisqu'il tenait les voies d'accès au Plateau des Glières. Il n'en fut rien. La foule fut laissée libre de se rassembler après une fouille par certains barrages.

Vers 14 h 15 plus de deux mille personnes étaient entassées sur le plateau.

Une grave question se pose : pourquoi le service d'ordre a-t-il toléré le rassemblement puisque la manifestation était interdite? Son rôle n'était-il pas d'éviter sa formation au lieu de laisser entrer les gens comme dans une nasse?

A 14 h 30, en avance sur l'horaire, le cortège, drapeaux en tête, se forma et se présenta au barrage de la rue d'Isly. Les hommes de tête discutèrent un moment avec l'officier (un lieutenant français) qui, après des hésitations, donna libre accès au cortège. Il fut acclamé par les manifestants qui se mirent en route en chantant la Marseillaise.

Ayant suivi la foule, je me trouvais vers la Place d'Isly quand j'entendis des rafales de mitrailleuses. Je quittai le cortège, fis demi-tour et revins sur mes pas. Arrivé à hauteur de l'avenue Pasteur, la fusillade faisait rage. Je vis des tirailleurs fusillant à bout portant tous les malheureux (hommes, femmes, enfants) passant à leur proximité. Tous les postes placés aux différents endroits tiraient, vers la Poste, rue d'Isly, avenue Pasteur, escaliers Lacépède. Partout des corps allongés dans des flaques de sang. La fusillade dura environ quinze minutes. Je vis des tirailleurs recharger leurs armes...

On a parlé d'affolement de la troupe. Ce n'est pas vrai. J'estime que les tirailleurs savaient pertinemment ce qu'ils faisaient. Je les ai commandés pendant plus de trente ans et je connais leur comportement. On leur avait certainement dit qu'on allait à cette manifestation et que l'on tirerait sur la foule. Qu'ils n'aient pas attendu l'ordre de leur chef qui, entre parenthèse, semble n'avoir eu aucune autorité, cela est vraisemblable ; mais le fait de leur avoir dit que l'on allait tirer a suffi.

D'autre part, pourquoi les armes étaient elles chargées avant la manifestation ? Il ne s'agissait pas d'aller au combat. Il s'agissait d'un service d'ordre. Le rôle de la troupe, en ce cas, n'est-il pas de faire l'impossible pour ne pas arriver à se servir des armes?...

De tout ceci il résulte :

  • que le rassemblement de la manifestation a été toléré par le service d'ordre, malgré l'interdiction de la Préfecture de police.
  • La foule a été groupée comme dans une nasse sur le Plateau des Glières.
  • Aucune provocation, aucun coup de feu quel qu'il soit n'a été tiré, ni de la foule, ni des terrasses, ni des balcons.
  • Le cortège s'étant présenté au premier barrage de la rue d'Isly, est passé librement avec l'autorisation de l'officier. Aucune tentative de forcement n'a été faite.
  • Le feu a été ouvert par le groupe du premier barrage, celui qui avait laissé passer le cortège. Le tir a été effectué dans le dos des manifestants.

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14 février 2013

TEMOIGNAGES DE MEDECINS

M. TRO

M. Tro était Commis Principal à l'hôpital Mustapha d'Alger, chargé des équipements médicaux, chirurgicaux, radiologiques et de laboratoire. Par ses fonctions, et parce qu'il était délégué syndical CFTC, M. Tro était en contact avec toutes les catégories du personnel de l'hôpital. Il y jouissait d'une notoriété certaine. Dirigeant dès l'adolescence des mouvements de jeunesse chrétienne (dans ce cadre, il a connu et souvent rencontré Albert Camus), il s'est toujours occupé d'action sociale.

"La veille on parlait déjà de ce grand rassemblement du 26 mars. Les Algérois voulaient apporter leur sympathie aux gens de Bab-El-Oued enfermés dans un ghetto, privés de lait, de nourriture, de soins. Il y avait là des morts qu'on ne pouvait même pas enterrer. A cela s'ajoutaient les actions épouvantables des gendarmes... ce n'étaient plus les gendarmes et les C.R.S. que nous avions connus, il s'agissait de la police de De Gaulle. Ils cassaient tout, les meubles, les réfrigérateurs, ils prenaient ce qu'ils voulaient dans les maisons, se livraient à tous les vandalismes. C'était intolérable. Dans la population des autres quartiers l'émotion et l'indignation montaient. Les organisateurs de cette réunion de masse recommandaient fermement : pas de provocations ni de slogans antigouvernementaux, aucune arme, rien que des drapeaux. Nous savions que la manifestation serait bien encadrée... pourtant je m'inquiétais.

A l'hôpital, le 26 mars n'avait pas été prévu comme une journée sanglante. L'établissement était vidé de son personnel. Les employés musulmans, 60 % du personnel, avaient quitté leur service depuis le cessez-le-feu du 19 mars, sur l'ordre pressant du F.L.N. et la moitié des européens se rendaient à la manifestation. Il ne restait qu'un service minimum. D'ailleurs, beaucoup de lits étaient inoccupés, il n'y avait plus guère de malades musulmans. Ils formaient habituellement la grosse majorité des hospitalisés.

Je m'y trouvais seul avec le Professeur Portier. C'était le chef du laboratoire central. Le Docteur Jean Massonnat était l'un de ses adjoints. Le Professeur m'a proposé "d'aller faire un tour". Nous sommes sortis par la porte du haut. Parvenus rue Denfert Rochereau, à hauteur du cinéma Empire, nous avons entendu une pétarade... des rafales. J'ai dit :

  • "Il vaut mieux rentrer!
  • Ils sont juste en train de tirer en l'air ou à blanc pour éparpiller les gens... disperser.
  • Rentrons si vous voulez bien, il vaut mieux".

 

Nous sommes revenus par la même porte du haut et nous nous sommes dirigés vers le pavillon de garde, près de la porte centrale, rue Battandier. Alors sont arrivés des camions militaires, des Dodge. Ils débordaient de blessés, de morts, mélangés, entassés. On les déversait comme des sacs de farine. On lâchait les ridelles et tout tombait sur les côtés. C'était honteux, honteux, honteux!

Nous n'avions pas de brancardiers. Les soeurs, les médecins, tous ceux qui étaient là ont commencé le transport. Les employés de l'hôpital arrivaient par petits groupes, infirmiers, médecins, chirurgiens, très vite. En à peine un peu plus d'une demi-heure tout le personnel européen avait rejoint son poste. Les chirurgiens bien sûr n'étaient pas habituellement présents l'après-midi sauf ceux qui étaient de garde, ils sont venus immédiatement. Le premier que je prends dans mes bras... c'était le Docteur Massonnat! "mais c'est pas possible, c'est lui! oui c'est lui!" Il était là dans mes bras, il me vomissait du sang dessus. Je n'ai pas pu m'en empêcher, c'est parti tout seul, j'ai appelé le Professeur Portier

  • "Venez voir, Monsieur Portier! On a tiré à blanc sur votre assistant!"

Le Professeur était livide, il répétait :

  • "C'est pas vrai! C'est pas vrai!"!"

La soeur Anne a dit :

  • On va le sortir de là! On va le mettre à la communauté."
  • Oui ma soeur, mettez-le à la communauté, mettez-le où vous voulez. Pour Jean Massonnat, c'est fini! C'est terminé!".

Ils l'avaient fusillé à bout touchant, pas à bout portant, à bout touchant. C'est Monsieur Debaille qui nous l'a fait remarquer : "Ces salauds! Ils lui ont tiré dessus à bout touchant. Regardez, il y a encore la trace de la poudre!"

Je ne sais pas si d'autres ont été tués de la même manière, pour eux je ne peux rien affirmer, il y en avait tellement! On leur enlevait leur veston, leur chemise, vite. Pour Massonnat, oui je l'ai vu. Les soeurs ont emporté le corps chez elles, elles l'ont lavé, habillé... pour qu'il ne soit pas dans la masse des morts. Le lendemain, il a eu des obsèques, malgré les complications administratives.

Massonnat était un ami. Il venait me voir souvent, il demandait toujours de nouveaux matériels. Je faisais tout mon possible pour le satisfaire, je savais qu'il faisait avancer la science, c'était un savant. S'il n'était pas mort il serait devenu un grand bonhomme.

J'ai fait le tri des morts et des blessés. On emportait ceux qui pouvaient attendre une opération dans les services de chirurgie, on gardait les cas les plus urgents au pavillon de garde. On a opéré à tour de bras. Certains sont morts au cours de l'opération, malheureusement.

Au dépôt mortuaire, on les mettait les uns sur les autres. Quand on voulait voir un mort il fallait le chercher... débarrasser un tas de cadavres pour le trouver. C'était épouvantable. On dit qu'il y a eu 80 morts. Moi, je ne travaillais pas aux services administratifs, je ne peux pas citer de noms, mais je dis qu'il y avait 120 morts Je puis affirmer que sur les morts et les blessés que nous avons reçus aucune arme à feu n'a été trouvée, ni couteau, ni rien.

Il y a un autre souvenir qui me peine... un petit musulman, un employé de l'hôpital. On l'appelait Zoubir, il avait 19 ou 20 ans. Ce garçon était atteint d'une hépatite virale, on l'avait hospitalisé à la clinique médicale A. La Soeur Raphaëlle me disait toujours : "Le petit Zoubir, vous savez, il est fatigué, il est bien fatigué." Il était vraiment très malade. Le petit Zoubir est venu : 'je me mets à votre disposition, je voudrais brancarder." Il a aidé à transporter les blessés. Il a été repéré... Le F.L.N. l'a assassiné le lendemain.

Voilà le 26 mars. Cette journée s'est finie dans le malheur pour beaucoup de familles. Aujourd'hui encore on pleure. C'est un souvenir qui nous déchire le coeur."


R. DEBAILLE

Ancien chirurgien assistant du CHU d'Alger, ancien chef de clinique à la Faculté et interne médaillé d'or des hôpitaux, le Docteur Debaille a eu le triste devoir d'assister aux derniers instants du Docteur Jean Massonnat assassiné en portant secours à un blessé.

"Les circonstances entourant le massacre du 26 mars 1962, à Alger, vues par le personnel médical des Hôpitaux d'Alger, étaient les suivantes: Compte tenu de la fréquence et de l'importance des arrivées de blessés, une salle de l'hôpital, près du Bureau des Entrées, Avenue Battandier, avait été aménagée en salle d'hospitalisation d'urgence. C'était le "Vieux Daviel ", qui réhabilité et repeint, pouvait contenir environ soixante-dix lits groupés en salle commune. Les soeurs de l'hôpital en assuraient le service médico chirurgical. Leur travail avait été récemment accru par la grève totale de tout le personnel musulman de l'hôpital, sollicité et manipulé par le F.L.N. et qui avait abandonné l'hôpital depuis une semaine (19 mars 1962).

Les gardes des médecins et surtout des chirurgiens avaient été renforcées, nécessitant la présence de plusieurs équipes conjointes et l'ouverture ou la mise en astreinte de plusieurs services, chaque jour, compte tenu du nombre de blessés.

Pour porter secours au blocus de Bal-El-Oued, effectué par la troupe française, un défilé pacifique avait été prévu le 26 mars 1962. Le rassemblement s'était effectué à 14 heures devant la poste, au Plateau des Glières et au début de la rue d'Isly et s'était ébranlé en direction de Bab-El-Oued.

J'étais de garde ce jour là à l'hôpital Mustapha et j'ai été appelé, en urgence, à la salle Daviel, vers 15 heures 30. Le premier dodge command-car avait déjà débarqué son contingent de blessés et l'un des premiers débarqués était mon ami Jean Massonnat qui ai été allongé sur un lit. A son chevet se tenaient la Mère Supérieure de la Communauté Soeur Anne et Martial Tro qui dirigeait le Bureau des Entrées. Jean était au plus mal, très gêné pour respirer. J'eus le temps de le soulever un peu, en le prenant dans les bras. Il me regarda et me dit simplement : "Tu vois, Roger" et sa tête s'affaissa définitivement sur mon bras. Avec Martial Tro et la Bonne Soeur pour m'aider, nous vîmes que sa veste était perforée et brillée selon un rond, à sa partie postérieure moyenne, à droite. Il avait, à la partie moyenne du dos, à droite, une large plaie anfractueuse, en cratère cylindrique de la base de l'hémithorax droit et à la face antérieure du gril costal droit une large plaie déchiquetée littéralement explosée, signant qu'il avait été blessé de dos.

Eprouvé, je regagnai immédiatement le Service Bichat-Nélaton pour opérer les multiples blessés qui affluaient déjà.

Le lendemain matin 27 mars 1962, accompagnant le Professeur Goinard, toute l'équipe chirurgicale de la Clinique Thérapeutique de l'Université se rendit à la Morgue. On dénombra près de quatre-vingts morts bar balles, entassés dans les locaux de la morgue. De multiples photographies avaient été faites avec l'appareil photographique du service. Mais les deux rouleaux de pellicule, envoyés naïvement et comme à l'accoutumée au développement en France, ne sont, cette fois, jamais revenus."

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